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  Chronique du RCB N°11 : "Communier"

samedi 26 janvier 2008, par erig wolfhound

Quand on est sur la touche et qu’on doit raconter le match, finalement ca devrait être plus facile. On est moins impliqué d’abord, et puis on ne rate rien des mouvements d’ensemble. On n’est pas occupé à se replacer, à guetter son vis-à-vis, ou simplement, on n’a pas la tête dans les paquerettes, avec des gros à vous labourer le dos.

Mais en fait, du bord de la touche, comment raconter sans tomber dans le résumé journalistique, surtout quand on n’est pas Lacouture ? Comment éviter les lieux communs des commentateurs ? Comment ne pas sombrer dans l’enthousiasme factice ou l’analyse tactique en bois ? Et dans mon cas, comment ne pas montrer trop d’amertume d’avoir, justement été sur la touche pour notre plus belle victoire ? Ah Hannibal... Fidèle lecteur du fin fond du cyberespace, tu le sais que les grandes joies ne sont jamais sans mélange !

Alors pour résumer, Ca devait être une grande journée. On recevait officiellement de notre nouveau sponsor représenté par la directrice de l’entreprise (charmante, élégante, décontractée, pleine d’humour, rien à voir avec la courtière qu’on imaginait, tailleur-à-la-con-brushing-carré-hermès), nos nouveaux maillots. Pour l’occasion on jouait un match avec les vétérans en ouverture du match sénior contre St Renan. Première surprise, les vétérans de Quimperlé devaient avoir vingt ans de moyenne d’âge. A part leur talonneur, que des mouflets, face laiteuse à peine sorties de l’adolescence. Tu me diras, Hannibal que l’expérience aurait du l’emporter... La sagesse des vieux crampons, les racleurs de rucks, blanchis sous le harnais. mais qu’est-ce que tu veux ? La jeunesse ne respecte plus rien. Ca va ! on a perdu ! Bon. Lâche moi maintenant. En attendant, dans nos maillots tous neufs on était quand même les plus beaux.

Entre les deux matchs, j’ai bien vu que ma prestation n’avait pas convaincu le coach... Pourtant j’ai ramassé quelques ballons (j’ai les preuves photographiques) mais tu sais ce que c’est Hannibal, on ne voit pas les soutiers de la gloire. De toutes façons, je n’avais vraiment plus la moëlle. Alors j’ai pris ma douche et passé mon kilt. Et là, tout de même, j’ai eu des regrêts.

Parceque ce que j’ai vu, appuyé à la main-courante, c’était comme à la télé. On aurait dit le Munster. Une belle partition, avec les accents au bon moment, les points d’orgue et les coups de symbale. Tu penses que j’exagère, hein Hannibal, mais t’as pas vu les mêlées ouvertes, graves, contrebasses et timbales, et vlan, un nettoyage, symbale ! Et pan ça ouvre ! Trompettes, cors et violons. C’était beau. On chercherait bien une fausse note. Un qui n’aurait pas fait son boulot. Mais non, rien à dire. Même en face ils ont donné la réplique, mais ils avaient le mauvais rôle. Ce dimanche là, ils ne pouvaient rien.

32/12.

A la sortie du terrain, il n’y a pas eu d’effusions. Pas de congratulations. En tous cas plutôt moins qu’après d’autres victoires moins éclatantes. Peut être parcequ’il fallait garder quelquechose de fragile entre eux et en eux. Quelquechose comme ce qui les habitait au moment de se trouver avec tant de naturel sur le terrain, quelque chose comme, une communion.


  • Messages publiés : 1 (triés par date)
  •   1 - Chronique du RCB N°11 : "Communier"

    29 janvier 2008 19:43, par Rachel

    La "courtière" vous remercie pour cette chaleureuse après-midi !

    J’étais ravie de partager cette victoire avec vous, en ayant l’espoir que ces nouveaux maillots vous portent chance pour toute la saison, aux grands comme aux petits !!!!

    A très bientôt

    Rachel